Mobilisations Ecoles


Ce soir nous sommes là, enseignants, parents, enfants, élus pour célébrer un deuil, une perte. Malgré la lutte et l’engagement du plus grand nombre, le cours des événements n’a pu être changé à la hauteur de nos espérances. Vallauris, Z.E.P depuis 1999 avec une qualité certaine d’enseignement et des moyens supplémentaires n’est plus…
En effet, cette année à la suite des décisions iniques de notre ministère de respecter la règle comptable du non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2.Notre ville, nos écoles en payent un lourd tribu.Ce soir nous prononçons l’oraison funèbre des postes sacrifiés, de la qualité du service public d’éducation et de la volonté de faire réussir tous les élèves. Derrière ces choix budgétaires inconséquents , cette forme d’irresponsabilité administrative et ces choix purement comptables se cachent  des situations réelles et un gâchis généralisé. Lorsqu’on fait le choix de supprimer des enseignants en soutien lecture dans toutes les écoles de la commune on sacrifie l’exigence de résultats et la volonté d’apprendre  à tous les enfants. Combien d’enfants ont pu apprendre à lire ? A décoder ? A compter ? A  s’épanouir ?  A croire de nouveau en l’école ? Ce soir en l’état actuel des décisions ce travail est balayé, renvoyé aux arcanes des souvenirs et à la repentance du passé idéalisé…
Repos donc pour les animateurs soutiens lecture de l’école  Daudet, de l’école Mistral, de l’école Langevin maternelle et élémentaire.
A ces disparitions s’ajoutent celles d’enseignants spécialisés capable d’aider les collègues dans l’accompagnement de la difficulté scolaire. Leur rôle est essentiel : ils servent à redonner confiance, à relancer des élèves en difficultés scolaires. A leur titre : combien d’élèves ont pu reprendre le fil du chemin distendu avec l’école ? Combien d’élèves ont pu se raccrocher à l’école ? Combien d’élèves ont pu tout simplement reprendre confiance en eux avec ces enseignants spécialisés ?
Repos donc pour les enseignants spécialisés des écoles Langevin et Daudet.
En tout état de cause ces sacrifices ne serviront à aucune cause. Ils ne pourront pas contribuer à l’amélioration de notre service public d’éducation.
Ils n’enlèveront pas la détermination des personnels, des parents qui croient à une société qui mise sur  l’éducation et qui lui donne les moyens de fonctionner. Nous tiendrons pour responsable certains élus  hypocrites qui dans notre département tentent de nous faire oublier qu’ils sont si proches de ceux qui prennent des décisions aussi injustes…Oui aujourd’hui nous n’oublierons pas… Et nous leur en tiendrons rigueur. Malgré leurs missives et autres soutiens de complaisance ils ne nous leurrons pas. Ils sont bien du côté du manche qui massacre minutieusement l’école publique au profit du privé.
Et Il y a un dernier aspect que personne ne cite au-delà des chiffres, des moyennes et autres contingences.IL y a autre chose pour nous communauté éducative. La notion d’attachement, le côté affectif et la volonté de partager un idéal. Combien d’enseignants ont fait le choix d’exercer ici ? Combien d’enseignants ont fait le choix d’y rester ? Une immense majorité avec l’espoir partagé d’être utile. L’espoir de contribuer à l’essence même du service public . La volonté chevillée au corps de contribuer à la formation des citoyens de demain. La volonté de donner à chacun quelque soit ses origines, les inégalités à la naissance d’avoir une chance de réussir sa vie…de comprendre les clefs de ce monde complexe. Et de s’y faire une place à la hauteur des exigences de chacun.
Remémorons-nous une phrase de Lincoln : « S vous pensez que l’éducation coûte trop cher, essayez donc l’ignorance…» On a l’impression que c’est le chemin vers lequel on nous conduit avec l’ensemble des mesures rétrogrades prononcées depuis quelques années. Nous ne sommes pas résignés et nous résisterons ensemble comme depuis le début de notre combat. ENSEMBLE. Comme ce soir…En attendant des jours meilleurs pour le service public d’éducation…

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